Parcours d’enseignements et de recherche en ethnoscénologie (bilan et perspectives)

Fondements épistémologiques et méthodologiques

Le 22 octobre 2014 se tenait à la MSH Paris Nord, avec le soutien du Campus Condorcet Paris-Aubervilliers, une journée d’étude sur le « Parcours des docteurs en ethnoscénologie »[1]. Dans la continuité des rencontres scientifiques organisées par le réseau des doctorant·e·s en arts du spectacle et ethnoscénologie[2], cette journée avait pour objectif d’identifier les caractéristiques propres à un parcours interdisciplinaire et de permettre aux doctorant·e·s d’acquérir les connaissances nécessaires pour se situer dans les perspectives nouvelles des arts du spectacle vivant.

Le terme « ethnoscénologie » est apparu pour la première fois en titre d’un manifeste publié dans la revue Théâtre/Public (1995). Les auteurs déclaraient la nécessité de proposer un néologisme constitué autour du léxème – « scéno » – dérivé du grec skénos désignant le corps dans son entièreté psychosomatique[3]. Le choix de ce formant neutre : « scéno », permet d’inclure non seulement les pratiques considérées comme artistiques dans certaines cultures, mais également l’ensemble des formes performatives qu’elles soient festives, carnavalesques, circassiennes, cérémonielles (rituels), théâtrales, parlées, chantées, dansées. Le manifeste entendait s’opposer à tout préjugé, censure, stéréotype, ethnocentrisme, réductionnisme dans l’étude de la diversité des productions humaines fondées dans l’imaginaire. Les travaux menés en ethnoscénologie portaient initialement sur les comportements humains spectaculaires organisés (CHSO). Aussi cette perspective scientifique s’est définie initialement « science de l’intelligence du corps manifestée dans les pratiques spectaculaires »[4], puis « étude interdisciplinaire de l’esthétique des incarnations de l’imaginaire » (2006).

Quel bilan doctoral en France, au Maroc, au Brésil, etc. ? Quelles nouvelles perspectives interdisciplinaires de recherche se sont-elles développées ? Que signifie concrètement l’interdisciplinarité qui est recommandée ? Un premier constat s’impose : l’absence d’un programme spécifique de formation présentant un tronc commun épistémologique qui permettrait de se déployer dans des champs d’études particuliers. La discussion engagée a pour objet la faisabilité d’un programme cohérent répondant aux exigences des nouvelles perspectives de l’enseignement et de la recherche en arts du spectacle vivant.

Le développement de l’anthropologie contemporaine indique la complémentarité de certains points de vue : anthropologie(s), historiographie et littérature(s) ; introduction aux sciences du langage et aux sciences de la vie ; gender studies ; slavery studies ; ritual studies

Nous appelons les doctorant·e·s, enseignant·e·s-chercheur·se·s et praticien·ne·s à se rencontrer autour de leurs expériences, de leurs réflexions et de leurs attentes épistémologiques et méthodologiques. Outre les conférences plénières, la journée s’articulera autour de tables rondes qui prolongeront les recherches antérieures :

  • Enseignement et formation à l’enseignement,
  • Savoirs tacites, réflexivité et recherche-création,
  • Sciences du vivant, cognition, soins et spectacle vivant,
  • Formes nouvelles des ethnocentrismes et biais cognitifs.

[1] « Parcours des docteurs en ethnoscénologie. Journée des jeunes chercheurs arts du spectacle et ethnoscénologie » ; en ligne, consulté le 2 juillet 2020 : https://calenda.org/299038.

[2] « Corps et arts vivants : nouveaux savoirs, nouvelles techniques, nouvelles logiques » (2010), « Apprentissage et sensorialité I et II » (2011-2012), « Sport, théâtre et arts vivants » (2012), « Pillage et gaspillage » (2012), « État des lieux des différentes problématiques en Ethnoscénologie en France » (2012), « La Performance et les arts : vers une nouvelle interdisciplinarité » (2014), « Érotisme et sexualité dans les arts du spectacle vivant » (2014), « L’évolution de la langue et le traitement des “intraduisibles” au sein de la recherche » (2014), « Neuroscènes » (2015), « Fonds d’ethnoscénologie : archivage et numérisation » (2016)…

[3] Centre International d’Ethnoscénologie, « Ethnoscénologie, manifeste », Théâtre/Public, n°123, 1995, p. 46-48.

[4] Jean-Marie Pradier, La Scène et la fabrique des corps. Ethnoscénologie du spectacle vivant en Occident (Ve siècle av. J.-C. – XVIIIe siècle), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « Corps de l’esprit », 2000 (1997), p. 52.

Modalités de participation

La journée est ouverte et gratuite. Inscription obligatoire aux deux adresses :  ; .
Les demandes de participation sont à envoyer avant le jeudi 24 septembre 2020.

Publication des actes de la journée d’étude

Les articles issus des communications seront publiés, après une relecture en double aveugle. Les textes, entre 20.000 et 25.000 caractères (notes et espaces compris, max. 2 photos libres de droit), seront remis par courriel aux deux organisateurs de la journée d’étude, au plus tard le 7 décembre 2020.

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