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Journée d’étude reportée, Financiarisation à la frontière technologique
19/06/2020
Séance reportée à cause de la crise sanitaire COVID-19
Le projet vise à étudier les transformations du capitalisme contemporain en se centrant sur les pays avancés.
L’économie semble se trouver dans une impasse ou, tout du moins, à la croisée des chemins. De nouveaux modes d’organisation transforment la production tant dans les services (uberisation) que dans l’industrie (industrie 4.0). Mais pour autant, les gains de productivité des économies semblent peu atteints par ces innovations. Les gains productivités demeurent sur une tendance faible et décroissante depuis la bulle de l’Internet des années 2000. Alors que le contexte économique semble avoir été modifié en profondeur, le contexte global demeure inchangé : la pression financière continue d’exercer de puissants effets de restructuration dans les entreprises et la globalisation, même si elle paraît marquer le pas (guerre commerciale), continue d’exercer une pression à la baisse sur les salaires.
La croissance des pays avancés semble amoindrie par rapport aux décennies précédentes et en particulier la période fordienne. L’inflation et les taux d’intérêt devraient demeurer très faibles, ce qui remet en question les règles économiques traditionnelles : la proximité au plein emploi s’accompagne d’une inflation très basse dans de nombreux pays ; les profits des entreprises n’entraînent plus systématiquement une élévation des investissements ; les gains de productivité semblent stagner au regard de la myriade d’innovations qui rythme nos vies quotidiennes.
- Comment expliquer ce fonctionnement inhabituel de nos économies qui semble de plus en plus paradoxale ?
- Quelle est la part d’explication qui revient aux innovations ?
- Est-on entrés dans une nouvelle phase du capitalisme financiarisé ?
Les dynamiques techniques et socio-économiques produisent de multiples effets qui ne peuvent être appréhendés seulement par le seul point de vu de l’économiste. C’est pour cette raison que des chercheurs travaillant à la frontière de plusieurs champs scientifiques : l’économie, la gestion, le droit, la sociologie et les sciences politiques et de la communication sont mobilisés sur ce projet.
Ce projet s’inscrit dans la littérature sur la financiarisation, qui associe déjà un grand nombre de disciplines, et a pour but de caractériser les transformations récentes des régimes d’accumulation financiarisés tirées par les innovations technologiques. Le rôle croissant du capital immatériel invite à examiner son processus de valorisation. Cette valorisation ne va pas soi, elle nécessite la création de nouveaux marchés qui impliquent de nouveaux arrangements institutionnels. Il sera donc important d’étudier les stratégies des entreprises intensives en capital immatériel et des relations avec leur environnement direct. Mais également observer ces phénomènes d’un point de vue plus englobant afin d’articuler les stratégies d’acteurs aux évolutions techniques, au cadre réglementation et finalement aux institutions prises au sens des accords socio-politiques qui sous-tendent la trajectoire du capitalisme actuel.
Organisation
Pauline Debanes & Mickaël Clévenot
Un projet de recherche qui bénéficie du soutien de la MSH Paris Nord dans le cadre de son appel à projets.