Observatoire Ruptures jeunesses et re médiations
L’observatoire « Ruptures jeunesses et remédiations » a été créé en mars 2017.
Il se veut un espace de travail et d’échange d’expériences : expériences de recherches et expériences d’interventions éducatives de terrain en vue de construire une réflexion commune sur les phénomènes de ruptures qui touchent la jeunesse et sur les orientations possibles d’une activité de remédiation propre à les éviter.
Depuis les attentats de 2015, il est en effet de la responsabilité partagée des chercheurs et acteurs sociaux de comprendre les racines et les itinéraires de cette violence meurtrière inédite dans ses formes et son ampleur. Des recherches ont été engagées et financées dans l’urgence. Elles révèlent l’ampleur du travail qui reste à faire et la mise à l’épreuve des sciences humaines et sociales dans la lecture de processus qui échappent bien souvent aux paradigmes et aux catégories habituels.
Le succès même du mot « radicalisation », dont le sens reste pour le moins incertain, est à la mesure de la difficulté à identifier les processus en cours. Au-delà de ceux qui sont passés à l’acte et de ceux qui ont été arrêtés à temps par les services de police, combien de candidates et candidats potentiels ? Quelles sont les logiques du basculement et de l’engagement ?
Certaines études montrent que le recrutement djihadiste échappe aux réseaux et canaux sociaux et religieux classiques. S’il touche des milieux divers, il passe le plus souvent par une rupture avec ce milieu, une perte de visibilité des processus subjectifs y compris pour les plus proches. En France, les contextes sont divers et ne se cantonnent pas aux cités. Mais il est clair que, plus de dix ans après les émeutes de 2005, certaines situations urbaines sont marquées par un contentieux ancien avec les institutions quelles qu’elles soient et une rupture institutionnelle lourde. Dans cette rupture, la socialisation délinquante du trafic pèse souvent plus lourd chez les plus jeunes que la socialisation confessionnelle. Même la mosquée peut être regardée comme une institution hostile.
Ces situations doivent être analysées au plus près et de l’intérieur si on veut être en mesure d’y faire face et de prévenir le recrutement par une remédiation. Partant de l’hypothèse selon laquelle ces passages à l’acte trouvent leurs racines dans les fractures des sociétés elles-mêmes, les enquêtes de terrain, les recherches-actions avec les professionnels de l’éducation et de la prévention et les comparaisons internationales doivent être étudiées, l’expérience des professionnels doit être analysée et partagée.
L’observatoire organise des ateliers de travail communs, des actions de formations, des colloques suivant une programmation définie par un comité de pilotage. Son conseil scientifique associe des représentants des laboratoires associés, et des personnalités représentatives. Il a pour tâche de réfléchir aux problématiques issues du terrain, aux apports et aux zones d’ombres de la recherche, et de proposer des formes de travail collaboratives.
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