Recherche création jardin MSH Paris Nord

Recherche création dans le jardin de la MSH Paris Nord

Diane Schuh, musicienne et paysagiste expérimentale, doctorante du département de musique de l’université de Paris 8, bénéficie d’un contrat doctoral EDESTA Paris 8. Elle inscrit ses recherches dans la thématique de la symbiose portée par la MSH Paris Nord.

En tant que paysagiste expérimentale et musicienne, elle explore des modèles et des procédés pour la création musicale, dans une approche adaptée de la méthode du jardinier. La notion de milieu, est essentielle au jardinier qui développe une certaine attention, une écoute du monde et du vivant. Elle permet de prendre en compte les tissus de relations qui comprennent à la fois l’environnement et ses acteurs. Pour ce projet de recherche-création en musique, il s’agit de placer l’écoute des jardins comme dispositif primordial pour comprendre le paysage et le milieu et les envisager comme une « organisation sensorielle ». Il s’agit également d’observer les relations symbiotiques au jardin. Ce projet questionne le faire jardin en musique en tant que modèle du vivre et faire avec.

Plusieurs compositeurs de musique se sont inspirés des jardins, du vivant, pour créer : Toru Takemitsu, John Cage ou Jean-Luc Hervé par exemple. L’étude de certains de leurs travaux permet de dégager des relations entre modèle du vivant et technique de composition. Dans cette recherche, Diane Schuh expérimente à son tour des dispositifs de composition et d’écoute qui éveillent à l’attention pour le vivant. Le jardin en mouvement de la MSH Paris Nord constitue l’un de ses terrains et laboratoire d’expérimentations.

Un jardin en mouvement est un jardin qui accueille les espèces vagabondes, se transforme avec le temps : le jardinier est là pour accompagner ces changements sans plan préétabli. L’étude de ce milieu permet de développer une démarche compositionnelle qui s’inspire des interactions observées. Le développement de ce vocabulaire passe par l’écriture et l’informatique musicales mais aussi par la recherche-action dans une démarche d’écoute commune et l’élaboration de projets collaboratifs.

Cette recherche inclut la mise en place d’un observatoire du jardin : écoute bioacoustique, relevé des espèces (végétaux, oiseaux), et l’organisation d’ateliers (avec des groupes scolaires, des personnes en situation de handicap) et des visites qui développent « l’art de l’attention » : observation, reconnaissance des plantes et écoute du milieu sonore.