par Georges Chapouthier (directeur de recherche émérite au CNRS)
La médecine expérimentale a pris naissance dans un cadre postcartésien qui considérait les animaux comme dépourvus de conscience. Mais le développement même de la biologie a révélé que certains animaux possédaient des processus de conscience, de douleur et de souffrance assez proches de ceux des êtres humains. Il s’en est suivi une requête morale pour que la recherche scientifique sur les animaux vivants accorde davantage de respect à la sensibilité animale. À cette requête, ont été fournies des réponses philosophiques, comme la déclaration universelle des droits de l’animal et la « loi des trois R » et des réponses juridiques, comme la « directive européenne 2010/63/EU relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques ». Ces réponses règlent la recherche de nos jours. Elles ont abouti à de nombreuses améliorations dans le traitement des animaux de laboratoire, même si des progrès restent à faire.
Ethics, Medicine and Public Health
Volume 14,
July–September 2020, 100525