Thèse de doctorat en science politique-études de genre, intitulée « Des soutanes et des hommes. Subjectivation genrée et politiques de la masculinité au sein du clergé catholique français depuis les années 1980 » de Josselin Tricou.
La soutenance aura lieu le jeudi 6 juin 2019 à 14 h à l’université Paris 8 à Saint-Denis, à l’Espace Deleuze (bâtiment A, niveau 1).
La soutenance aura lieu devant un jury composé de :
· Catherine Achin, professeure de science politique, Université Paris-Dauphine, rapporteure
· Céline Béraud, directrice d’études en sociologie à l’EHESS, rapporteure
· Isabelle Clair, chargée de recherche en sociologie au CNRS
· Éric Fassin, professeur de sociologie, université Paris 8, directeur
· Laurent Jean-pierre, professeur de science politique, université Paris 8
· David Paternotte, chargé de cours en sociologie, Université libre de Bruxelles
La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement convié-e-s.
Afin de faciliter son organisation, je vous remercie de bien vouloir m’indiquer à l’avance votre présence en vous inscrivant ici : https://forms.gle/9FYAdtndUC8bUvNC6
Mots-clés : Genre – Masculinité – Homosexualité – Catholicisme – Clergé – Démocratie sexuelle
Résumé : Cette thèse se situe à la croisée de la sociologie du catholicisme et des études de genre. Elle prend pour objet la masculinité des prêtres à partir du modèle théorique de R. Connell. Dans un contexte de perte d’emprise de l’Église catholique au sein des sociétés occidentales, que redouble la démocratisation sexuelle qui s’y déploie, elle analyse les caractéristiques des masculinités cléricales à une triple échelle : les processus de subjectivation genrée des prêtres, les divers régimes locaux de genre dans un catholicisme fragmenté, et, enfin, les mobilisations émergentes autour des questions de masculinité au sein du pôle d’identité du catholicisme contemporain. La toile de fond de cette recherche est, en effet, la bataille entre les différentes fractions du catholicisme dont le genre est devenu un terrain privilégié.
La thèse analyse d’abord les effets d’une disqualification symbolique dans l’ordre du genre de la masculinité sacerdotale qui vient percuter un secret institutionnel bien gardé jusque-là, celui de la fonction de placard qu’avait l’institution cléricale. Or, loin que le discours actuel du Vatican contre l’homosexualité soit dissuasif, il a pour effet paradoxal d’attirer les candidats homosexuels au sacerdoce, alors même que la vocation a largement été désertée par les hétérosexuels après l’avoir été par les classes populaires. Elle analyse ensuite les efforts de l’appareil catholique pour contrer cette disqualification. Genre et sexualité sont ici pris dans une triple dimension : lieu d’expression du pouvoir au sein de l’institution, champ de luttes pour maintenir la position de l’institution au sein de la société et, enfin, objet de politiques mises en œuvre par ses agents.